mardi 2 juin 2015

Naissance d’une BD

Café des éditeurs, Paris, 1er juin 2015

Séance de travail, vers le découpage de ce qui sera peut-être un roman graphique, peut-être une BD. Pleine des paysages qui bordent l'Erdre, Carole veut installer le décor avec des pages d'images silencieuses. Je préfèrerais entrer dans le vif du sujet, de plein fouet, la violence du monde et le personnage pris dans une spirale de mots, de gestes, façon cinéma.
Au final, un prologue d'entrée dans la ville, à la façon d'un générique qui pose le cadre, peut accentuer cette violence, nos deux brouillons se rejoignent. On garde l'alternance de flash back et de “in”, la narration fonctionne. Reste à y faire entrer tous les éléments que Carole va rapporter de son prochain séjour en Erdre&Gesvres…
Et les vaches ? Heu… les vaches, on verra, Carole, on verra.
cr





samedi 30 mai 2015

Des bouts de vie


Le projet roule dans ma tête. En salon à Saint-Junien, près de Limoges, je trouve une brouette, une serre, des pots alignés. Des instants de vie de Rémi.
cr

vendredi 22 mai 2015

Une résidence

©photo Amélie Remeau
Pour parler d'utopie, il faut prendre la route. Carole va la prendre… à triporteur. Un casque orange sur la tête, un atelier sur les roues avant de sa machine couleur bleu chat, un parapluie au cas où (mais il ne pleut jamais sur les routes près de l'Erdre…), elle va piquer des portraits, des paysages, tout au long d'une résidence de plusieurs semaines en Erdre&Gesvres.
Tout le suivi de la résidence est sur facebook.

jeudi 23 avril 2015

Un poème

Les mots sont venus dans un carnet ouvert tout exprès pour ce projet encore flou pendant que des dessins naissaient sous les doigts de Carole. J’ai écrit un texte que je pensais destiné à devenir un album, et l’image de Rimbaud s’est imposée. Ce garçon qui marchait dans le brouillard d’un futur indéfini avant d’ouvrir ses mains pour faire germer un avenir plus beau avait des airs du poète.

L’aube verte était née.
cr



Aube 
J’ai embrassé l’aube d'été.

 
Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route 
du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes 
se levèrent sans bruit.

 
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

 
Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

 
Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq. 
À la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
 je la chassais.

 
En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
 son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

 
Au réveil il était midi. 
Arthur Rimbaud

Au tout début

Le projet de l'aube verte est né il y a un an, au printemps 2014, d'une conversation. Carole parlait de ces rêveurs qui veulent changer le monde à coups de bombes vertes : des graines lancées sur les friches, dans chaque interstice de terreau laissé libre entre les tentacules de la ville.
Semer le beau. L'idée nous a plu. Un personnage est né, très vite. Son histoire. Il n'était pas bon élève, il ne savait que rêver, jusqu'au jour où… À l'automne dernier, ce personnage a trouvé un prénom : le rêveur qui allait redécouvrir l'aube d'été s'appellerait Rémi.
cr